Il y a quelques jours, le journal Libération titrait dans ses colonnes : « Une envie virale de vivre au vert. » Après deux mois de confinement, de plus en plus de citadins, notamment parisiens, disaient vouloir concrétiser leur projet de déménagement. J'estime également que la logique de métropolisation a montré ses limites avec la crise sanitaire. Elle conduit les territoires périphériques à l'abandon, tout en proposant une vie insoutenable dans des espaces surconcentrés.
En effet, cette crise sanitaire nous montre que les risques métropolitains, avec une triple crise du logement, des transports et de la sécurité, sont d'autant plus avérés. Pour demain, il nous faut donc orienter nos actions vers l'équilibre des territoires, afin d'obtenir une meilleure qualité de vie pour tous.
Or, monsieur le ministre, depuis le début de la législature, les textes qui nous sont présentés n'ont pour ambition que d'essayer de s'adapter à ces concentrations, en construisant toujours plus haut et plus dense, en libérant du foncier. Ils ne contrarient en rien ces logiques de concentration.
Ne nous faudrait-il pas désormais un choc de la demande en zone détendue, en lieu et place d'un choc de l'offre en zone tendue ? Ce choc de la demande ne pourrait avoir lieu que par le développement d'activités, car c'est le travail qui fige les populations et en attire d'autres. Les politiques du logement doivent donc être élaborées en lien avec les politiques économiques. C'est en aidant les territoires périphériques à développer des activités qu'on leur permettra d'accueillir les urbains en mal de verdure.
J'estime que deux orientations peuvent être menées en parallèle. La première est celle du télétravail, auquel beaucoup ont goûté pendant le confinement. Que proposez-vous pour qu'il s'organise à partir des territoires ruraux et au plus profond de la ruralité, ce qui est possible techniquement ? Quant à la seconde, c'est celle du développement et de la création de nouvelles activités dans les territoires périphériques. Quelles solutions proposez-vous pour accompagner ces territoires en la matière ?