Merci, monsieur le secrétaire d'État, pour votre réponse qui comble nos attentes.
Permettez-moi de vous interroger à présent sur le rôle des agences régionales de santé. Bien sûr, mon propos ne concernera pas l'ensemble de leurs agents. De même, il n'est pas guidé par l'émotion mais par les événements dont nous avons pu être témoins durant cette crise. Nous avons ainsi pu constater une déconnexion totale entre la vision de la situation que les personnels des ARS avaient depuis leurs bureaux et la réalité à laquelle étaient confrontés les soignants sur le terrain.
Je ne citerai que quelques exemples, tirés de notre vécu mulhousien mais mes collègues m'ont rapporté des cas similaires de toute la France. Ainsi, quand il a fallu ouvrir en urgence des lits de réanimation pour accueillir les patients en détresse respiratoire qui attendaient sur des civières, l'ARS a demandé par courriel que soient complétés des dossiers administratifs de plus de soixante pages. C'était totalement absurde, car les médecins devaient consacrer tout leur temps à sauver des vies. Il en a été de même lorsqu'il a fallu obtenir des respirateurs supplémentaires : il fallait en justifier l'usage en remplissant d'épais dossiers. Nous pourrions citer encore des centaines d'exemples analogues.
Heureusement, nous avons pu résoudre ces problèmes sur le vif grâce au ministre des solidarités et de la santé ainsi qu'à son excellent cabinet, qui ont été à notre écoute et ont pu, d'en haut, inciter les ARS à modifier leur mode de travail. Il reste que le problème du poids de la bureaucratie demeure entier et qu'il serait souhaitable de mener une réflexion autour du rôle des ARS et de leur organisation.