Nous sommes, vous le savez, dans une société à risques. Il s'agit d'une question majeure de sécurité civile, pour l'ensemble de nos concitoyens. Elle n'est pourtant pas posée seulement à l'échelle et en référence à la crise sanitaire.
À Rouen, en septembre 2019, lors de la catastrophe Lubrizol, dès les premières minutes de l'incendie, à deux heures quarante-huit du matin, l'incertitude règne quant à la toxicité des produits embrasés. Je cite le directeur départemental de la santé publique, à la suite de la commission d'enquête sénatoriale : « Vingt-cinq masques de type NRBC se trouvaient à disposition localement à l'hôtel de police et ont pu, pour certains, être distribués aux fonctionnaires en relève avant huit heures. Vers huit heures trente, il a été demandé aux pompiers de mettre à disposition des masques papier FFP2 pour les policiers qui sont parvenus, pour 100 d'entre eux, après onze heures, puis un deuxième lot de 500 pour le week-end et les jours suivants. »
Tout cela pour vous dire, monsieur le ministre, que la question des masques se pose aussi face à une catastrophe industrielle ou naturelle, vis-à-vis de laquelle la réactivité pour protéger aussi bien les acteurs en première ligne que l'ensemble de la population concernée est cruciale, surtout devant l'incertitude du risque.
N'avez-vous pas eu suffisamment d'alertes et de retours d'expériences pour réexaminer sérieusement et dans le détail l'ensemble des types de masque en toute situation de crise ? À cet égard, je ne trouverais pas hors de propos – et nous le préconisons – , quel qu'en soit le prix, de trouver autant de masques disponibles chez les Français que de papier toilette, et ce dans le cadre d'une politique publique de protection civile d'intérêt général.