Toutefois, le monde entier est davantage endetté qu'il ne l'était en 2008-2009, et cela vaut pour les entreprises comme pour les pays.
Deuxièmement, le multilatéralisme qui prévalait en 2008-2009 permettait une réponse plus coordonnée qu'aujourd'hui. À l'époque, les institutions internationales fonctionnaient, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis n'en était pas au stade actuelle – c'était encore une guerre larvée – , l'Europe était plus unie, le couple franco-allemand était plus fort, pour des raisons de politique intérieure évidentes, et le Royaume-Uni n'était pas en train de quitter l'Union européenne. En plus de la crise du covid-19, le Président de la République a dû gérer une crise du multilatéralisme. Or les réponses coordonnées face à une crise mondiale sont évidemment plus difficiles à apporter lorsqu'on est divisé que lorsqu'on est uni, comme lors de la crise de 2008-2009.
Troisièmement, la crise actuelle est une crise immédiate de l'économie réelle. En 2008-2009, les terrasses de café étaient restées bondées et l'économie avait fonctionné jusqu'au moment où la crise financière avait fait naître, des semaines et des mois plus tard, une crise extrêmement violente : nous avions vu arriver la météorite. Cette fois, nous avons une crise directe de l'économie réelle qui fera peut-être naître une crise sociale – nous pouvons le regretter, l'appréhender et voir que cela arrive – voire une crise financière – regardons la stabilité de nos amis italiens ou espagnols, rien n'est simple dans la situation actuelle. En tout cas, les crises, en quelque sorte, se sont inversées.
Je reviens sur le premier de ces trois aspects qui vous a manifestement beaucoup occupé. Madame Rabault, vous nous dites que nous abordons la crise avec une dette très importante. Merci ! Je vous remercie du cadeau. C'est vachement sympa !