M. de Courson disait que nous avions mal géré le pays – il faut avouer qu'il est assez constant dans son propos car il le répète depuis trois ans, mais il y a du Nostradamus dans sa façon d'annoncer en permanence une catastrophe à venir, annoncée à chaque fois pour la fin de l'année mais ne se produisant jamais.
Premièrement, monsieur de Courson, la République m'a fait l'honneur de me porter au poste de ministre de l'action et des comptes publics, ce qui m'amène à constater chaque semaine notre position sur les marchés financiers. Comment un pays si mal géré, proche de la catastrophe, attaqué de toute part, dont la fin est commentée par tous, peut-il continuer à émettre des emprunts à taux négatif ? Les marchés financiers, qui sont, comme chacun sait, l'abbé Pierre réincarné, continuent de prêter à la France alors que d'autres pays de la même zone économique subissent des attaques. Nous parvenons à nos fins à l'euro près.
Deuxièmement, nous n'avons jamais eu à connaître un accident de financement, alors que certains de mes collègues de pays frontaliers ont dû expliquer à leurs populations qu'ils ne pouvaient pas verser les pensions de retraite ou la paie des fonctionnaires, ou encore qu'ils devaient retarder le versement des prestations sociales. En France, nous avons même pu verser plus tôt les prestations sociales durant la crise ! Indépendamment des décisions prises par le Parlement, nous avons pu avancer de trois jours les versements de prestations doublées sans aucun incident de marché !