La France avait réussi à diminuer le ratio des dépenses publiques de 55,1 % à 54 % du PIB, et nous avions également réduit les prélèvements obligatoires. Je rappelle ces chiffres car ils soulignent les efforts importants réalisés tant pour tenir les engagements pris par la France sur la scène européenne que pour assainir les comptes publics.
Depuis, nous avons mis en oeuvre, c'est vrai, des dispositions coûteuses, financées par la dette et par le recours à l'emprunt : fonds de solidarité de 7 milliards d'euros pour aider les petites entreprises ; prêt garanti par l'État – non pas de la dette, mais de la garantie – , à hauteur de plus de 80 milliards d'euros ; reports d'échéances fiscales et sociales, dont certains pourront se transformer, d'ici quelques jours, en exonérations pures et simples ; enfin chômage partiel. Je rappelle ces dispositions car vous soulignez à raison les avoir votées mais, comme nombre de parlementaires, vous avez aussi souhaité leur élargissement, la modification des critères, une éligibilité plus large et donc une dépense plus importante. Nous aurons à faire face à cette dépense et à cette dette. Nous faisons le pari – qui n'en est pas un, car il s'agit plutôt d'une hypothèse – que la meilleure façon de rembourser cette dette et de retrouver l'équilibre de nos finances publiques consiste à travailler évidemment au niveau européen mais aussi à favoriser le retour de la croissance. C'est en effet la production de richesses qui nous permettra de relever ce défi.