Monsieur Habib, je ne doute pas que si vous aviez su que j'étais au banc, votre question aurait été encore plus agréable ! Je voudrais apporter quelques éléments de réponse pour confirmer vos propos tout en les nuançant sur certains points.
Le quinquennat précédent s'est-il traduit par des efforts en matière de dépenses publiques ? Oui, au moins au cours des quatre premières années. Je me souviens notamment des dix-huit mois pendant lesquels nous avons gelé le niveau des retraites, et du fait que la revalorisation moyenne des retraites s'est établie à 0,1 % par an. Je me souviens aussi que le plus faible niveau de l'ONDAM pour les dépenses hospitalières a été atteint en 2015-2016. Nous avons également réduit les dépenses dans tous les domaines, y compris dans la sphère sociale, et diminué les dotations. Cela démontre qu'un effort a été réalisé, dont vous et moi avons parfois payé le prix politique.
Des efforts ont aussi été consentis dans le domaine de l'attractivité, avec la création du CICE ; nous avons dû attendre 2019 pour qu'il soit transformé en allégement pérenne mais il avait été créé. Nous nous souvenons de ces débats.
Sans doute pouvons-nous nourrir les regrets que l'on retrouve dans le rapport de la Cour des comptes : celle-ci a souligné qu'en dépit de ces efforts, l'année 2017 n'était pas une bonne année budgétaire, que des sous-budgétisations étaient intervenues et que l'écart entre les prévisions et la réalité était très important.