Le groupe La République en marche nous demande aujourd'hui comment sa politique budgétaire aiderait l'économie dans la crise du covid-19 : en d'autres termes, quelles sont les conséquences d'une politique au service des plus riches en temps de crise ? Quand on offre 197 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux grands groupes et aux grosses fortunes, cela laisse forcément quelques trous ! Alors que vous avez supprimé l'impôt de solidarité sur la fortune, instauré le prélèvement forfaitaire unique – ou flat tax –, et baissé l'impôt sur les sociétés ainsi que les cotisations patronales, à l'autre bout de la chaîne, les soignants ont dû utiliser des sacs poubelles pour se fabriquer eux-mêmes les surblouses que l'État était incapable de leur fournir !
Depuis 2017, pour vous, tout doit être dicté par le marché : il faut laisser faire, flexibiliser, libérer, même si cela se traduit par la casse de l'emploi national. Vous aidez les entreprises, c'est vrai, mais, pour les grands groupes, c'est « fromage et dessert » sans aucune contrepartie ! Résultat : le président-directeur général d'Air France se voit accorder un revenu supplémentaire de 765 000 euros, alors que l'État garantit un prêt de 7 milliards à cette entreprise qui s'apprête à se restructurer. C'est insupportable ! On pourrait aussi parler de Nokia, de Renault, de Michelin ou du groupe gestionnaire d'EHPAD Korian, autant d'entreprises qui tentent d'utiliser l'argent public pour verser des dividendes ou casser l'emploi. Ma question est la suivante : l'heure n'est-elle pas au changement de cap, à la taxation des énormes profits financiers et dividendes – qui doivent servir les besoins humains – et au conditionnement des aides publiques à des critères sociaux et environnementaux ?