Intervention de Mireille Clapot

Séance en hémicycle du mardi 9 juin 2020 à 15h00
Questions sur l'évaluation de la loi renforçant la lutte contre les rodéos motorisés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Clapot :

Dès l'été 2017, j'ai souhaité réfléchir à ce phénomène des rodéos sauvages motorisés car ces incivilités ont un caractère particulier : elles engendrent des nuisances, mettent en danger les auteurs et les riverains et développent un sentiment d'impunité.

Dès cette époque, j'avais l'intuition qu'il s'agit d'un phénomène sociologique qui constitue pour les garçons – parce que ce sont des garçons – un rite d'intégration dans la bande, de passage à l'âge adulte et de marquage du territoire. Nous avions alors convenu qu'un volet prévention serait à traiter de façon séparée.

La loi adoptée en 2018 contient un bon dispositif dissuasif, puisque les rodéos sauvages sont désormais passibles d'un à cinq ans de prison ferme et de 15 000 à 75 000 euros d'amende avec confiscation immédiate du véhicule.

Cependant, quand on va discuter sur le terrain comme je l'ai fait à Valence, dans ma circonscription drômoise, on nous dit que les auteurs se sont adaptés. Le confinement, le manque de liberté, l'exacerbation des réseaux sociaux, le besoin de se défouler et les rues vides ont entraîné une recrudescence des phénomènes et fait émerger de nouvelles astuces pour éviter les interpellations et échapper à la sévérité de la loi.

Comment sortir de cette spirale, où toujours plus de répression entraîne toujours plus le frisson de la prise de risque ? Essayons la prévention, l'éducation. La mission que vous avez mise en place fin mai, monsieur le secrétaire d'État, fournit l'opportunité de donner l'impulsion. Ce n'est pas du « tout prévention » mais c'est en complément de la dissuasion.

Sur le terrain, c'est sans doute entre les préfets qui sont chargés de l'éducation à la sécurité routière, les maires qui gèrent l'espace public et l'animation sportive, les enseignants, les associations de sports mécaniques et les représentants des quartiers que doit se trouver la bonne façon d'éduquer, en collaboration, les jeunes de onze et douze ans à faire de la moto avec plaisir et adrénaline, sans se mettre en danger ni mettre en danger les autres.

Que comptez-vous faire en matière de prévention des rodéos ?

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