Intervention de Stéphanie Rist

Séance en hémicycle du mardi 9 juin 2020 à 22h30
Débat sur l'austérité dans la santé et la casse de l'hôpital public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphanie Rist :

Rhumatologue, chef de service, puis chef de pôle à l'hôpital d'Orléans de 2005 à 2017, j'ai pu vivre et subir les politiques hospitalières successives : celle du président Sarkozy qui, en 2007, promettait qu'à la fin de son mandat, il n'y aurait plus d'établissement public de santé en déficit, prônant alors l'hôpital-entreprise, la tarification à l'activité à 100 %, les économies structurelles. Plus de dix ans plus tard, force est de constater que le bilan s'éloigne grandement des promesses.

Puis, avec les équipes hospitalières, j'ai subi la politique du président Hollande, qui a certes changé les mots, mais omis de changer la réalité, empêchant les investissements nécessaires. En 2016, Marisol Touraine, alors ministre de la santé, le reconnaissait elle-même et déclarait : « Je sais que le déficit des hôpitaux augmente un peu. Je connais la difficulté de respecter un ONDAM qui, même s'il progresse, n'a jamais aussi peu progressé. »

Nous avons ainsi hérité de plus d'une dizaine d'années de politiques contraignantes, qui ont transformé la gestion des hôpitaux, les conditions de travail des professionnels de santé et empêché les investissements nécessaires.

Depuis 2017, pour répondre au besoin de changement de logiciel de notre système de santé, nous avons défendu des mesures fortes, pour redonner du sens, travailler à une meilleure articulation entre la médecine de ville et le secteur hospitalier, et favoriser des réponses adaptées à chaque territoire. C'est par exemple autour des communautés professionnelles territoriales de santé – CPTS – que nous réorganisons de manière efficace le lien entre la ville et l'hôpital. Durant la crise, nous avons d'ailleurs pu observer que dans les territoires où ces structures étaient le mieux implantées, le suivi et la prise en charge des patients ont été facilité.

Miser sur le collectif, sur l'initiative des professionnels, sur le dialogue et les atouts de nos territoires est le choix de la majorité et du Gouvernement.

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