Le monde connaît aujourd'hui de profondes mutations, auxquelles n'échappe pas le secteur de la santé. La pandémie liée à la covid-19 a révélé les failles d'un système de santé dont nous avons tous conscience qu'il est à repenser. L'hôpital a connu non seulement une augmentation de son activité de plus de 14 % en dix ans, doublée d'une inflation des comorbidités liées à l'âge, d'un afflux important dans les services d'urgence et donc d'une intensification du travail, mais il est aussi devenu le lieu d'une vision managériale et d'une prolifération bureaucratique qui, tel un lit de Procuste, génèrent des situations conflictuelles et de la souffrance pour le personnel soignant, qui ressent cette situation comme contraire à l'éthique professionnelle.
Si les mesures prises par le Gouvernement en amont de la crise, dans le cadre de la loi relative à l'organisation et la transformation du système de santé – « ma santé 2022 » – , témoignent d'une réelle prise de conscience du malaise dans les hôpitaux, avec la hausse de l'ONDAM, la reprise annoncée d'un tiers de la dette des hôpitaux et le fléchage des crédits dédiés à l'investissement du quotidien, beaucoup reste à faire, en particulier pour une remédicalisation de la gouvernance des hôpitaux, un financement à la qualité, une revalorisation des carrières et des salaires, la formation et le renforcement du lien ville-hôpital.
Reconnaissance, confiance, subsidiarité, réactivité, simplification administrative : voilà ce qu'attendent aussi les soignants, dont il faut souligner l'engagement exemplaire face à la pandémie.
Comment relever ces défis et répondre aux attentes du monde de la santé ? Comment faire face aux aléas à l'aune de la pandémie ? Comment instruire le virage ambulatoire de la médecine en l'orchestrant d'une nécessaire interface ville-hôpital pour en finir avec « l'hospitalo-centrisme » et pour que le Ségur de la santé ne se réduise pas à un Ségur de l'hôpital ?