Dans ce contexte, 15 à 20 % des établissements envisagent de ne pas rouvrir.
L'absence d'accord avec les assurances sur la couverture des pertes d'exploitation prive aussi les établissements de ressources. Vous n'avez pas trouvé de solution dans ce domaine, alors que les représentants du secteur vous ont demandé à plusieurs reprises d'intervenir.
Ce sont les raisons pour lesquelles mes collègues Brigitte Kuster, Vincent Rolland et l'ensemble des députés Les Républicains proposent d'abaisser la TVA sur l'hébergement touristique, les cafés et les restaurants de 10 % à 5,5 % jusqu'au 31 décembre 2020.
Cette mesure d'urgence apporterait une vraie bouffée d'oxygène aux établissements en augmentant la valeur ajoutée de la part de l'activité qui demeure. C'est un outil complémentaire de votre dispositif, puisqu'aucune des mesures que vous avez prises ne répond au problème que nous soulevons.
Il contribuera, comme l'a indiqué le Président de la République lui-même lors de sa visioconférence avec les acteurs du tourisme du 25 avril, à abaisser leur seuil de rentabilité, ce qui est l'objectif que nous devons poursuivre.
J'insiste sur le caractère temporaire de cette mesure destinée à répondre à l'équation économique délicate des prochains mois, alors que le secteur n'attend pas de reprise réelle avant 2021, voire 2022.
Le Gouvernement ne devrait pas s'autocensurer en refusant de recourir à l'outil de la TVA. Un même outil fiscal peut répondre à différents objectifs en période de crise : en 2008, il a permis de relancer la consommation par une baisse des prix ; en 2020, il permettrait la reconstitution des marges dans un secteur fragilisé sur lequel pèseront très fortement les contraintes sanitaires imposées par l'État. L'Allemagne a décidé d'utiliser ce levier fiscal.
Les 750 millions d'euros que coûte la mesure seront réinjectés directement dans l'économie et viendront compenser, pour partie, les pertes de recettes liées au protocole sanitaire et à la chute de la fréquentation. Ils faciliteront, à moyen terme, les remboursements de prêts garantis par l'État ou d'autres emprunts qui ne manqueront pas d'être réclamés, toujours trop tôt pour ces entreprises.