Je ne suis pas si sauvée que ça, monsieur le président. À votre grand désespoir, monsieur le ministre, je ne serai même pas satisfaite de votre annonce, pour deux raisons. Tout d'abord, je réalise qu'avant même que la loi relative au grand âge nous soit présentée, les décisions sont déjà prises : ce seront les préconisations du rapport Libault. Il ne sera donc pas nécessaire de venir et de faire des propositions. C'est dommage, car un rapport a été voté à l'unanimité – vous étiez député à l'époque, monsieur le ministre, et l'aviez voté. Il s'agit du rapport d'information Iborra-Fiat – je prêche pour ma paroisse ! – , qui chiffre à 8 milliards d'euros le coût du ratio d'encadrement minimal en EHPAD qui me tient à coeur, comme vous l'avez souligné. 1 milliard arrive ; certes, ce n'est déjà pas mal, par rapport à zéro. Mais nous venons de traverser une crise et vous avez vu ce qui s'est passé dans les EHPAD.
Je ne me contenterai donc pas de 1 milliard d'euros ! Le ratio évoqué dans le rapport est minimal. Ce sont 8 milliards qui sont nécessaires – pas en 2021, mais aujourd'hui ! Si demain une seconde vague survient, nous ne pourrons pas l'affronter ! Vous rendez-vous compte de ce qui s'est passé il y a quelques semaines ? Mes propos sont très responsables. Une hécatombe s'est produite dans les EHPAD, nous manquions de personnel et la situation a été terrible pour ceux qui y travaillaient. Un taux d'encadrement plus responsable est nécessaire. M. Macron a dit qu'il n'avait pas de baguette magique, mais à un moment donné, il faut se retrousser les manches et aller trouver l'argent ! Les personnes qui résident actuellement en EHPAD ne méritent pas ce qu'elles ont vécu au cours des dernières semaines ; les soignants non plus.