Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du mardi 16 juin 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

… selon vous, quels sont les sujets prioritaires auxquels le Président de la République, le Gouvernement et le Parlement doivent se consacrer dans les douze prochains mois ? À cette question posée par l'IFOP pour le collectif Marchons Enfants dans un sondage dont les résultats ont été publiés hier, la réponse des Français est sans ambiguïté et, finalement, de bon sens : les trois priorités sont la sauvegarde de l'emploi, le pouvoir d'achat et l'efficacité de notre système de santé. Suivent la sécurité, la protection de l'environnement ou l'avenir de notre système de retraite, puis d'autres sujets et, à la toute dernière place, se trouve reléguée l'assistance médicale à la procréation pour les femmes seules et pour les couples de femmes, avec 1 % de réponses. Un pour cent seulement de nos compatriotes considèrent le sujet de la procréation médicalement assistée comme prioritaire. Faut-il que ce tout petit pour cent soit influent pour que vous cédiez à la pression qu'il exerce et que vous décidiez de réinscrire l'examen du projet de loi de bioéthique dès ce mois de juin en commission et dès le début du mois de juillet dans l'hémicycle !

Monsieur le Premier ministre, alors que notre pays affronte une crise sanitaire majeure, que la crise économique s'annonce très douloureuse pour des millions de nos compatriotes dans les mois à venir et que des tensions embrasent chaque nuit nos villes et nos quartiers, vous décidez de rallumer dans notre pays un foyer de contestation. Pourtant, plus de sept Français sur dix – 71 % exactement – estiment que ce projet de loi doit être suspendu, et même retiré, pour donner la priorité à la gestion des conséquences de la crise du covid-19. Alors, quel malin plaisir trouvez-vous à souffler sur les braises ?

Monsieur le Premier ministre, nous déplorons chaque jour la fracturation de notre société dans une surenchère de polémique et dans un engrenage inquiétant de violence. Est-ce faire preuve de responsabilité que d'opposer, avec ce texte, les Français les uns aux autres ? Pourquoi diviser notre pays sur un sujet qui n'est ni prioritaire ni urgent, alors que nous devrions, au contraire, être mobilisés et solidaires face à la crise ?

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