Nous devons tous rester extrêmement vigilants et organiser notre vie commune avec la présence de ce virus. Le suivi de la situation sanitaire, qui nous donne une idée très fine de la circulation du virus, des nouvelles contaminations et des zones à risque, nous le confirme tous les jours : dans les territoires encore épidémiques comme la Guyane et Mayotte, dans le cas de contaminations groupées, comme celles recensées en Normandie et en Occitanie, ou dans des lieux de diffusion virale, comme à Sarcelles, dans le Val-d'Oise, notre vigilance doit rester totale pour prévenir la diffusion du virus et, surtout, prendre des mesures adaptées.
Vous le savez, ces mesures reposent sur le respect des gestes barrières, la distanciation sociale et notre stratégie de tests, qui permet de déployer des programmes de diagnostic et de dépistage très larges. Des mesures plus poussées pourraient être décidées si la situation épidémique revenait. Si le gros de la vague épidémique est derrière nous, cela ne signifie pas que l'épidémie soit terminée ou qu'elle ne puisse pas reprendre un jour dans notre pays.
En ce sens, l'analyse de la situation doit nous permettre non seulement d'anticiper, comme en Asie notamment, une éventuelle reprise épidémique, mais surtout de renforcer notre niveau de vigilance. La Chine a fermé toutes les écoles de Pékin et a suspendu tous les vols commerciaux, ce qui montre que personne n'est à l'abri d'une reprise épidémique. Des outils sont nécessaires pour la combattre. Grâce à cette approche, nous pourrons mieux suivre et contrôler la circulation du virus dans la durée.
Le Gouvernement ne demandera pas de nouvelle prolongation de l'état d'urgence sanitaire. Celui-ci prendra fin le 11 juillet prochain, date choisie par les parlementaires. Cette sortie de l'état d'urgence sanitaire doit cependant être organisée, parce que la vigilance reste de mise et que de nombreuses mesures demeurent nécessaires dans les prochains mois. Nous devons faire preuve de responsabilité : s'il n'apparaît plus justifié de conserver l'intégralité des mesures liées à l'état d'urgence, abandonner certaines d'entre elles reviendrait à penser que les risques de reprise de l'épidémie sont nuls. Or ces risques existent, et une sortie précipitée de l'état d'urgence sanitaire ne ferait que les augmenter.