Peut-être allons-nous enfin arriver à donner des retraites décentes à nos agriculteurs. Cher André Chassaigne, votre projet n'a rien de révolutionnaire, nous en sommes bien d'accord. Ce n'est que du bon sens, de la justice sociale, un peu d'humanité. Une agricultrice que je connais – et pour cause, c'est ma soeur – touche 640 euros de retraite par mois pour une vie de labeur. La semaine dernière, un agriculteur, un éleveur qui a travaillé sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ou du moins soixante-dix heures hebdomadaires, est venu me dire qu'au moment de partir à la retraite, on lui proposait 740 euros.
L'agriculteur est aussi un chef d'entreprise. On estime que, dans l'agriculture, il faut investir beaucoup avant de récolter peu : en termes d'investissement, cela s'apparente à l'industrie lourde. Un agriculteur fait également vivre entre quatre et huit emplois induits dans la gestion, la logistique, les services comptables, la mécanique et les divers services agricoles. C'est donc un moteur économique primordial pour la plupart de nos territoires, et les territoires ruraux sont encore bien majoritaires en France par rapport aux territoires urbains. Les agriculteurs sont donc utiles pour la collectivité et méritent que nous fassions un effort pour eux.
Chers collègues de la majorité, ne votez pas l'écrêtement proposé. Pour plagier une publicité bien connue, nos agriculteurs le valent bien. Ils le méritent bien.