Frappées, humiliées, les femmes victimes de violences conjugales vivent un calvaire.
Comme nombre d'élus, je les reçois lors de mes permanences. Chaque fois, il faut, mot après mot, libérer leur parole. Rien n'est simple. Le sentiment de culpabilité, aiguisé par leur compagnon et la société, la peur de se retrouver sans ressources avec les enfants, et la proximité de la famille du mari violent sont autant d'obstacles à surmonter pour la victime.
Chaque fois, je les incite à porter plainte mais, sans l'assurance d'une protection immédiate, le courage ne suffit pas toujours à ces femmes pour accomplir cette démarche.
Des associations les accompagnent, mais la loi est nécessaire pour garantir aux femmes victimes de violences protection et droits.
En 2010, la loi contre toutes les violences faites aux femmes comportait une avancée majeure : l'instauration de l'ordonnance de protection, permettant d'éloigner le conjoint violent.
La loi visant à agir contre les violences au sein de la famille, dite loi Pradié, votée en 2019, renforçait ce dispositif en fixant au juge, un délai de six jours, contre trente auparavant, pour délivrer l'ordonnance. Cette disposition répondait à l'exigence de protéger, en urgence, la victime.
Alors que la loi avait été adoptée à l'Assemblée nationale à l'unanimité, le décret du 27 mai dernier contrevient, hélas, à l'objectif de celle-ci…