Ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire, et je la pose au nom de notre collègue élue de Guadeloupe, Hélène Vainqueur-Christophe, qui ne peut être présente. Elle souhaite vous interpeller sur la situation préoccupante que traversent les salariés de la centrale d'Énergies Antilles installée à Baie Mahault.
Aujourd'hui même, le site sera mis à l'arrêt. Ce soir, les vies de plusieurs dizaines de salariés basculeront dans l'inconnu, dans la précarité et le désarroi. À l'échelle de la Guadeloupe, cela constitue un véritable désastre social.
Bien sûr, cette fermeture était attendue, puisqu'elle s'inscrit dans la stratégie énergétique locale définie par la région et par l'État dans la programmation pluriannuelle de l'énergie de Guadeloupe, élaborée en 2017. La fermeture était donc prévisible, mais manifestement mal préparée, étant donné qu'aucune solution de reclassement n'est proposée aux salariés qui auront à subir un licenciement économique sec.
Loin de nous, sur les bancs du groupe Socialistes et apparentés, la volonté de défendre une centrale thermique qui ne correspond plus, il est vrai, aux nouveaux modes de production énergétique vertueux et non polluants. Pour autant, comment comprendre qu'un ministère dit « de transition écologique et solidaire » n'accompagne pas cette phase de transition et fasse fi des conséquences sociales de cette fermeture ? Comment comprendre que la solution de reprise et de transformation en centrale à hydrogène, portée par les salariés, reste lettre morte ?
Certains vont jusqu'à avancer que cette absence de réponse démontre l'intérêt et l'appétit de nombreux acteurs, dont EDF, pour l'espace foncier stratégique ainsi libéré par la fermeture de la centrale ; je vous laisse le soin d'écarter ces rumeurs.
Certains experts jugent aussi que cette fermeture aura pour conséquence directe la réactivation de moteurs thermiques dans d'autres centrales : on marche donc bien sur la tête !
Sur place, la région reste muette et les services de l'État ne semblent entendre ni les reconversions proposées ni les revendications des salariés. Quelles garanties êtes-vous en mesure d'apporter, madame la ministre, en matière de sauvegarde de l'emploi ou de reclassement ?