Madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, « nous ne gagnerons ni la bataille économique ni la bataille sanitaire si nous ne gagnons pas la bataille industrielle ». Ces mots sont ceux du Président de la République, que j'ai accueilli mardi dernier dans ma circonscription, à Marcy-l'Étoile. Ce déplacement fut l'occasion d'annonces fortes pour la reconquête de notre souveraineté sanitaire.
En effet, si la France reste une grande nation industrielle dans le domaine médical, avec 450 000 emplois et 90 milliards d'euros de chiffre d'affaires, des vulnérabilités sont apparues en matière d'approvisionnement en médicaments et en dispositifs médicaux. Par exemple, 60 % à 80 % des matières actives à usage pharmaceutique sont aujourd'hui fabriquées hors de l'Union européenne, contre 20 % seulement il y a trente ans. Le paracétamol symbolise à lui seul cette évolution, puisqu'il n'existe plus aucune production de son principe actif en Europe !
Cette dépendance nous soumet à une double menace : celle du marché, en cas de demande accrue au niveau mondial ; celle de compétiteurs stratégiques, qui pourraient exploiter cette dépendance comme un levier de pression, dans un monde où le rapport de forces redevient la norme.
Non, l'avenir de la France n'est pas de produire moins ! Au contraire, c'est par la volonté et l'ambition industrielles que nous bâtirons notre avenir, notamment dans des secteurs où notre souveraineté n'est pas négociable.
C'est pourquoi je me réjouis des annonces faites par le Président de la République mardi dernier, concernant la création d'un mécanisme de planification de la production française dans le domaine de la santé et l'octroi d'une enveloppe de 200 millions d'euros pour cofinancer des infrastructures de production. Je salue également l'investissement de 600 millions annoncé par Sanofi, notamment pour implanter dans le Rhône un site ultramoderne de production de vaccins ; il permettra à notre pays de rester au meilleur niveau mondial en la matière.
Madame la secrétaire d'État, à la suite des annonces du Président de la République, vous avez présenté jeudi dernier un plan d'action aux côtés du ministre des solidarités et de la santé. Pouvez-vous nous faire part des grandes lignes de ce plan ? Quels jalons vous fixez-vous dans les prochains années pour en évaluer la réussite ?