Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Séance en hémicycle du mercredi 24 juin 2020 à 15h00
Création de la fonction de directeur d'école — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel :

En première ligne pour gérer les fermetures des écoles et l'enseignement à distance, les directeurs d'école ont su faire face à l'urgence de la continuité pédagogique. Leur travail s'est étendu bien au-delà de leurs fonctions habituelles lorsqu'ils ont dû s'adapter dans l'urgence, coordonner les actions avec leurs collègues, maintenir le lien avec les familles et les collectivités et assurer l'école à distance. Lors de la reprise progressive, ils ont dû appliquer un protocole sanitaire strict dans un contexte particulièrement difficile, tant pour les professeurs que pour les élèves et leurs parents, faisant preuve d'un sens de l'engagement et de l'intérêt général dont nous pouvons être fiers.

Depuis le début de la semaine, le retour à l'école est obligatoire pour tous nos enfants. À l'aide d'un protocole sanitaire allégé, les directeurs d'école ont réussi à préparer le retour en classe et gérer la nouvelle organisation que cela implique.

Dire que les directeurs d'école exercent beaucoup de responsabilités est un euphémisme : la direction d'une école est un engagement à temps plein. Or la grande majorité des directeurs d'école sont des enseignants qui assurent cette mission en plus de leur charge d'enseignement, sans réel pouvoir de décision. Afin de remplir correctement leurs missions, il leur manque d'une part le temps et les moyens adéquats, d'autre part une fonction reconnue comme telle.

Cette situation engendre naturellement des tensions, un sentiment d'impuissance voire de lassitude, à tel point qu'il est devenu difficile d'attirer les jeunes générations – certains postes demeurent vacants. Il convient donc d'aller plus loin en revalorisant le sens même de ce métier.

Ce texte nous appelle à nous interroger sur la définition et la reconnaissance de leurs missions. Je salue donc la volonté de cette proposition de loi d'affirmer le statut du directeur d'école sur le plan pédagogique comme sur celui de la vie quotidienne. Une des leçons que nous avons tirées de la crise, c'est qu'en cas de graves dysfonctionnements ou de mise en danger des personnes, le directeur d'école est la première personne à prendre des décisions, souvent dans l'urgence, pour adapter au mieux les protocoles à la réalité du terrain.

Cette proposition de loi autorisera les directeurs à prendre les dispositions nécessaires pour assurer le bon fonctionnement et la sécurité des biens et des personnes dans son établissement. Il est ainsi primordial d'inscrire dans le marbre de la loi les missions afférentes à la fonction, ce qui légitimera leur statut auprès de leur équipe pédagogique comme auprès des parents d'élèves dont ils sont le premier interlocuteur.

Je tenais à souligner que le travail que nous avons mené en bonne intelligence au sein de la commission a permis d'apporter des modifications et des précisions utiles sur deux points. Le premier concerne l'emploi fonctionnel du directeur d'école, dont la commission a supprimé l'obligation de mobilité ainsi que la durée déterminée, comme nous l'avions demandé – j'en remercie tous les commissaires, tout spécialement le président et la rapporteure.

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