Face à l'urgence de la situation du soin en France, nous nous félicitons de cette proposition de résolution qui demande l'arrêt des fermetures de lits et de services hospitaliers pendant douze mois. Néanmoins, elle ressemble à un mauvais canular, qui nous laisse un goût amer dans la bouche.
Permettez-moi de la replacer dans son contexte historique et de rappeler la responsabilité des différents gouvernements dans la baisse du nombre de lits d'hospitalisation. Un récent article du journal Le Monde révèle que 100 000 lits ont fermé entre 1993 et 2018. Selon le rapport de la DREES publié en 2019, le nombre total de lits en psychiatrie a diminué de 3 500 entre 2003 et 2017 : la diminution a été de de 6 000 lits dans les établissements publics, alors que, dans le même temps, la capacité d'accueil des établissements privés à but lucratif augmentait de 3 000 lits, pour représenter, en 2017, un quart de la capacité totale. Avec la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, dite loi Touraine, les établissements publics ont été forcés de se regrouper, entraînant fermetures de lits, de services et d'établissements de santé. Toujours plus loin dans l'abject, Éric Woerth, alors ministre du budget et aujourd'hui député sur vos bancs, chers collègues du groupe Les Républicains, affirmait chez Jean-Jacques Bourdin en 2007 : « Il y a trop de lits d'hôpitaux en France ».