Monsieur Bourlanges, l'Europe compte aujourd'hui quatre industriels majeurs en matière de signalisation ferroviaire, Ansaldo STS – société italienne à filiale du groupe japonais Hitachi –, Siemens, Thales et Alstom. Elle n'en aura donc plus que trois l'année prochaine. Leur production doit répondre aujourd'hui aux spécificités de chaque système national. L'ERTMS niveau 2 permettra une convergence vers un système européen unique, même s'il permet encore une « personnalisation nationale » ; une standardisation au niveau européen est à mon avis dans l'intérêt de tous les acteurs, compte tenu des économies d'échelle que peut générer le marché européen. Une précision enfin sur la conception même du réseau français, peu maillé et partagé entre le trafic fret et le trafic voyageurs. La conséquence, c'est une relative absence d'itinéraires alternatifs pour les trains de fret en heure de pointe, contrairement par exemple à l'Allemagne, dont la géographie explique le maillage plus dense du réseau. La conséquence c'est que les trains de marchandises s'arrêtent en France, et pas en Allemagne, d'où l'importance de réaliser les contournements des noeuds ferroviaires importants, notamment celui de Lyon, pour scinder les flux de fret et ceux de voyageurs. C'est d'autant plus nécessaire que le trafic TER sur ces grands noeuds ferroviaires a augmenté, réduisant par ricochet les sillons disponibles pour le fret.