Intervention de Fabien Roussel

Réunion du mercredi 8 novembre 2017 à 9h05
Commission élargie : finances

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Roussel :

Au nom de la dette et des intérêts acquittés à ce titre, que de sacrifices il nous faudrait encore accepter ! En tant que député du Nord, département où l'on connaît les sacrifices, je trouve que cette situation n'est plus acceptable. Entre 2008 et 2011, les États membres de l'Union européenne ont versé plus de 1 600 milliards d'euros aux banques pour les sortir de la crise des subprimes. Sur la même période, l'endettement de la France est passé de 70 % à 100 % du PIB, en seulement trois ans donc. Aujourd'hui, loin de contribuer à l'effort de redressement des comptes de la nation, les banques nous étranglent en réclamant des intérêts scandaleux sur notre dette : 41,2 milliards d'euros pour 2018 ! Et 1 % de hausse de ces taux nous coûterait 2 milliards d'euros l'année prochaine. C'est absolument insupportable.

En Grèce, la dette reste le premier problème. La cure d'austérité qui a été imposée à ce pays est loin d'avoir diminué cette dette : elle l'a au contraire augmentée, puisqu'elle est passée de 150 % à 185 % du PIB. Comme toujours avec la dette, les banques centrales se sont enrichies. Mario Draghi a dû admettre que la Grèce a ainsi versé 7,8 milliards d'euros d'intérêts entre 2012 et 2016. Nous ne les avons pas rendus. La France, qui a perçu plus d'un milliard d'euros d'intérêts sur la dette grecque, va-t-elle montrer l'exemple en rendant cette somme ?

Quelles initiatives la France peut-elle prendre pour se financer à taux zéro, comme elle le faisait autrefois ? Compte tenu des taux d'intérêt que les collectivités territoriales doivent verser pour investir, il me paraît indispensable qu'elles puissent se financer à taux zéro. Quand va-t-on se libérer de ces taux d'intérêt qui nous plongent dans un état de surendettement permanent ?

Comme Eric Coquerel, je crois qu'il faut mettre en regard notre déficit, soit 76,5 milliards d'euros, avec les 80 milliards d'euros d'évasion fiscale. Si on les récupérait, ce n'est plus de déficit que l'on parlerait, mais d'investissement.

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