Intervention de Jean-Baptiste Lemoyne

Réunion du mercredi 8 novembre 2017 à 16h20
Commission élargie : finances - affaires économiques - affaires étrangères

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'état auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

S'agissant du commerce extérieur, monsieur Tan, monsieur Forissier, tout n'est pas qu'une question de moyens. Faire mieux avec moins est l'une des voies qui s'offrent à nous. Nous pouvons accroître l'efficience organisationnelle en coordonnant mieux l'action des différents interlocuteurs. Leur multiplicité, vous l'avez souligné, ne facilite pas le chemin vers l'export. Avec Jean-Yves Le Drian, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, nous avons lancé le chantier de la réorganisation de l'accompagnement de nos entreprises à l'export. Christophe Lecourtier, nouveau directeur général de Business France, devrait rendre ses premières conclusions dans quelques jours.

Lors d'une récente réunion du conseil stratégique de l'export, j'ai pu constater que tous les acteurs étaient prêts pour une telle réforme, les chambres de commerce et d'industrie du territoire national comme CCI France. Une récente étude montre que Business France est reconnu comme un acteur performant à l'étranger et que les CCI disposent d'un avantage comparatif. Notre but est de faire émerger un interlocuteur unique en France, sous l'égide des régions, et un interlocuteur unique à l'étranger. Nous allons dresser une cartographie des forces et des faiblesses de chacun des organismes et nous ferons le choix d'un pilote dans chaque pays. Nos ambassadeurs sont désormais très impliqués.

Vous avez aussi souligné l'éclatement budgétaire et je vous répondrai que les documents de politique transversale (DPT) ont leur raison d'être.

Éclatement politique, dites-vous encore, Monsieur Forissier : le choix a été fait de secrétaires d'État généralistes mais les compétences sont pleinement assumées, je dirai même par deux personnes au lieu d'une, en l'occurrence Jean-Yves Le Drian et moi-même. La lisibilité s'acquiert par l'action et les acteurs du monde économique sont en train de prendre les bons réflexes. Ils savent à qui s'adresser pour être accompagnés.

Nous menons une stratégie de mobilisation afin de porter de 125 000 à 200 000 le nombre d'entreprises exportatrices. Cela suppose de mener un travail fin d'analyse dans chaque département, avec les CCI, pour identifier les entreprises qui ont les capacités pour exporter. Christophe Lecourtier formulera certainement des préconisations à ce sujet.

Buon Tan a évoqué la situation alarmante du commerce extérieur. Il est vrai que trimestre après trimestre, depuis plusieurs années, les comptes dérivent. Ces chiffres sont préoccupants dans la mesure où ils montrent que notre outil industriel n'est plus en mesure de satisfaire une partie de la demande nationale. Nos exportations n'ont pas baissé, elles continuent même à augmenter mais, à chaque reprise économique, les importations sont en hausse. Une étude parue ce matin montre néanmoins que ce phénomène tend à s'estomper grâce aux mesures prises pour redonner de la compétitivité au site France. Après avoir touché le fond, le temps est sans doute venu de remonter.

Il ne faut pas être fétichiste avec les chiffres du déficit du commerce extérieur. La mondialisation peut aussi être profitable à des entreprises françaises. Prenons l'exemple de pièces mécaniques importées de Tunisie pour être retravaillées en France par une entreprise qui leur incorpore de la valeur ajoutée puis les réexporte.

S'agissant de l'agro-alimentaire, monsieur Tan, nous examinerons avec attention vos amendements. Il s'agit d'une filière d'excellence et nous nous devons d'accompagner les entreprises qui la composent, y compris les plus petites.

La politique portuaire, monsieur Christophe, est bien évidemment une composante essentielle de la compétitivité de notre pays face aux autres pays d'Europe, en particulier ceux qui ont des ports en mer du Nord. Nous devons accroître notre activité et pour cela simplifier les procédures douanières en les dématérialisant et en les accélérant.

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