Je reviens au commerce extérieur. En 2016, l'Allemagne a réalisé 253 milliards d'euros d'excédents commerciaux, alors que nous cumulions 48 milliards de déficit. Je suis extrêmement favorable à votre politique d'investissement, notamment en faveur de la fibre optique. Le Président de la République l'a promis, j'espère qu'il le fera.
Mais il faut quand même qu'on me réponde : le commerce extérieur va-t-il être une priorité nationale absolue ? Va-t-on disposer d'un ministre du commerce extérieur ? J'ai bien compris la réponse de Jean-Baptiste Lemoyne mais, sur les marchés extérieurs, un secrétaire d'État polyvalent, aussi compétent soit-il, n'est pas un ministre du commerce extérieur. Un tel poste a une signification, y compris commerciale, en termes de positionnement politique et économique pour le pays et pour nos entreprises.
Va-t-on par ailleurs faire un effort pour sanctuariser les budgets ? J'ai été rapporteur du budget du commerce extérieur il y a 15 ans – je suis désolé, j'appartiens à l'ancien monde, mais j'espère pouvoir entrer dans le nouveau. Déjà, les budgets étaient régulièrement rabotés de millions d'euros et on enlevait des crédits d'intervention essentiels aux entreprises. En cinq ans, Business France a subi une baisse de 20 % de ses crédits. Les 98 millions de subventions ne couvrent même plus la masse salariale de l'organisme… On nous explique qu'il va falloir s'en tenir à 28 et 32 millions de crédits pour l'assurance prospection. Mais c'est le produit préféré de 99 % des PME ! Dans ce cas, Bpifrance Assurance Export, qui gère cet outil, ne pourra plus signer de contrats d'assurance-prospection. Il faut qu'on nous réponde : avez-vous, oui ou non, une ambition nationale ? Ne peut-on réaliser des économies ailleurs pour donner enfin à nos entreprises les moyens de faire entrer de l'argent en France, ce qui nous permettra ensuite de déployer la fibre ?