Intervention de Nicolas Forissier

Séance en hémicycle du mardi 30 juin 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Développement de l'aéroport de châteauroux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Forissier :

Monsieur le secrétaire d'État chargé des transports, vous êtes particulièrement bien placé et suffisamment compétent pour savoir que le trafic aérien de passagers et le trafic aérien en général va exploser dans les années qui viennent. Dans le même temps, nous devons, dans le domaine aéroportuaire, faire face à des enjeux d'aménagement du territoire. L'arrêt du projet de Notre-Dame-des-Landes avait conduit le Premier ministre à annoncer une grande réflexion sur la mise en réseau des plateformes aéroportuaires du Grand Ouest. J'avais d'ailleurs, à l'époque, ainsi que le président de la région, à qui je l'avais demandé, écrit au Premier ministre et au membre du Gouvernement chargé des transports, pour leur demander que les aéroports de Tours et de Châteauroux soient inclus dans cette réflexion – or nous n'avons obtenu aucune réponse.

Plus globalement, on voit bien qu'il y a là un enjeu d'aménagement du territoire lié aussi à ce que nous venons de vivre. Comment reconquérir les territoires ? Faut-il dépenser toujours plus d'argent public pour les mêmes plateformes – je pense à Orly, qui est saturée, et à Roissy, qui sera elle aussi vraisemblablement saturée d'ici à dix ans, et cela même avec une quatrième aérogare ?

La question est très simple, monsieur le secrétaire d'État : le Gouvernement est-il prêt à envisager l'utilisation des plateformes existantes ?

J'en viens ainsi à l'aéroport de Châteauroux. Je l'ai dit, dans la région Centre-Val de Loire, il y a l'aéroport de Tours et celui de Châteauroux, l'aéroport Marcel-Dassault, qui sont susceptibles de connaître un développement important. Ce dernier possède l'une des principales pistes d'Europe ; il est d'ores et déjà extrêmement actif dans le domaine industriel, dans la maintenance aéronautique, ainsi que dans le domaine du fret – on l'a vu à l'occasion de la crise du covid-19, lorsqu'il a servi de plateforme discrète en matière de fret sensible et médical.

De plus, cette plateforme est directement reliée à la liaison ferroviaire Paris-Limoges-Toulouse, via Orléans. Les 3,5 kilomètres d'embranchement, qui permettraient que les trains spéciaux en provenance de la gare parisienne d'Austerlitz arrivent directement sur le tarmac de l'aéroport Marcel-Dassault, ont été entièrement rénovés et financés par la région Centre-Val de Loire. Il serait ainsi possible de gagner un temps considérable grâce à une plateforme se trouvant à deux heures de Paris ; cela permettrait d'effectuer les formalités de police à l'intérieur de trains spéciaux, comme cela se fait vers l'Angleterre ou la Belgique, et d'éviter le déplacement en voiture de nombreux passagers. Ceux-ci emprunteraient des vols charters programmés – je suis conscient qu'on ne peut compter sur des lignes régulières – , désengorgeant ainsi Orly et Roissy, ce qui libérerait des créneaux de décollage et d'atterrissage dans une période qui verra exploser les mouvements aériens de passager.

J'ai essayé de résumer un dossier complexe, mais l'enjeu est simple : notre pays est-il prêt à mener une politique d'aménagement aéroportuaire du territoire, qui s'appuierait sur les plateformes existantes et à recréer ainsi de l'emploi dans les territoires ruraux ? Monsieur le secrétaire d'État, vous connaissez bien le sujet puisque Limoges est confrontée à ce problème. Dans le cadre de cette reconquête des territoires, le Gouvernement est-il prêt à étudier sérieusement le développement de l'aéroport Marcel-Dassault à Châteauroux, aéroport qui possède toutes les qualités pour y développer les vols programmés qui offriraient aux plateformes d'Orly et de Roissy l'oxygène dont elles ont tant besoin ?

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