Intervention de Alain Bruneel

Séance en hémicycle du mardi 30 juin 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Liaisons tgv entre douai et paris

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bruneel :

Pendant les deux premières semaines qui ont suivi le déconfinement, la reprise progressive des activités, notamment du trafic routier, a conduit à une remontée des polluants dans l'atmosphère. Les émissions avaient pourtant connu une chute brutale, ayant été divisées par quatre. Si nous voulons que le jour d'après soit différent de celui d'avant, il faut prendre des mesures drastiques pour favoriser les transports en commun. Il faut faire le choix des modes doux, des transports collectifs : celui des bus et des trains. Les associations environnementales, des partis politiques et des syndicats militent en ce sens depuis des années. La convention citoyenne pour le climat a d'ailleurs confirmé la justesse de ces revendications.

Ma question portera sur les liaisons TGV entre Douai et Paris. Deux directs ont été supprimés l'an dernier. L'offre ferroviaire s'est réduite au lieu de se développer. Il est désormais impossible de quitter Paris en TGV direct après dix-huit heures cinquante-deux ; impossible également de rejoindre la capitale avant huit heures. Moi qui fais le trajet régulièrement, je vous garantis que cette nouvelle grille représente un coup de frein énorme à la mobilité. Un nouvel horaire a été sorti du chapeau, sans étude d'impact : le train de dix-neuf heures cinquante et une a été remplacé par un TGV à vingt-deux heures dix-neuf – un train fantôme qui sera probablement supprimé à son tour, faute de fréquentation.

Tous ces changements ont d'importantes conséquences sur les habitudes de vie et les contraintes professionnelles. Douai perd de son attractivité au profit des métropoles où se concentrent les flux de transport. Pour avoir les bons TGV, il faut prendre la voiture et aller à Lille, au risque de tomber dans les bouchons et de polluer encore plus la planète ; ou alors, il faut déménager – la presse locale a déjà relaté plusieurs exemples de citoyens contraints de quitter leur ville de coeur à cause de ces nouveaux horaires.

La SNCF m'a répondu qu'il lui était pour l'instant impossible de mesurer les effets de la nouvelle grille. Pour ma part, je reste persuadé qu'on ne développe pas les usages en fermant des liaisons. On ne supprime pas les trains fréquentés pour tenter un pari incertain, d'autant que la SNCF m'a affirmé que les raisons de ces changements étaient économiques : il faut rentabiliser le sillon pour être compétitif dans la course à la concurrence.

Nous ne pouvons plus tolérer de tels choix. Le Président de la République a déclaré pendant la crise qu'il fallait savoir se réinventer. Eh bien, réinventons-nous ! Après avoir été reçu par votre cabinet, après avoir multiplié les courriers et les interpellations, je souhaite, monsieur le secrétaire d'État, qu'on se remette autour d'une table avec les élus du territoire et SNCF Réseau pour revoir la grille horaire.

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