J'en profiterai pour défendre l'amendement no 2 si vous le permettez, monsieur le président. Après l'interdiction de circulation abordée à l'alinéa 2, l'alinéa 3 prolonge la réglementation de l'accès, voire la fermeture administrative, de certains établissements recevant du public. Mais, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, de deux choses l'une : soit on est en état d'urgence sanitaire, soit on ne l'est pas. Et apparemment on ne le sera plus après le 10 juillet…
Je rappelle qu'au mois de mars dernier, le Gouvernement a décidé la fermeture des écoles, la fermeture des magasins – sauf principalement les commerces d'alimentation – , la fermeture des bars et des restaurants, la fermeture de toutes les salles susceptibles de recevoir du public… bref que le Gouvernement a décidé le confinement avant même que le Parlement ait voté la loi d'urgence sanitaire ! Pourquoi donc voudriez-vous que notre assemblée vous accorde aujourd'hui des pouvoirs exorbitants du droit commun alors que vous avez de toute façon déjà sans cela non seulement pris, mais mis en application ce genre de décisions ? De telles fermetures, ce n'est tout de même pas rien ! Et de plus, pourquoi avancer masqué, pourquoi vouloir faire adopter un texte qui ressemble à s'y méprendre à une poursuite de l'état d'urgence tout en prétendant que ce n'est pas le cas ? Il faut être cohérent.