Il s'agit également d'un amendement de Raphaël Gérard, qui souhaitait d'abord rendre hommage à Mathilde et Laura, deux jeunes travailleuses du sexe ayant trouvé la mort ces dernières semaines dans des conditions tragiques. Leur précarité et la dégradation de leurs conditions de vie pendant l'épidémie de covid-19 ont rappelé les limites d'une approche d'action sociale en faveur des personnes prostituées centrée uniquement sur le parcours de sortie de la prostitution. Une écrasante majorité des prostitués n'ont pas pu bénéficier des dispositifs instaurés par le secrétariat d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes pendant l'état d'urgence sanitaire.
Dans ce contexte, l'amendement vise à allouer les crédits chroniquement non consommés de l'aide financière à l'insertion sociale et professionnelle – AFIS – au financement d'autres dispositifs d'accompagnement social des prostitués, afin de développer des approches complémentaires au parcours de sortie, comme la réinsertion sociale et l'accès aux soins, comme nous y invite le rapport d'évaluation de la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, qui vient tout juste de paraître.