Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, je relève tout d'abord la hausse des crédits de cette mission ô combien importante. Néanmoins la composition de ce budget ne traduit pas le virage inclusif espérée, que notre pays doit prendre en faveur de l'insertion de toutes les personnes, et pas seulement des personnes handicapées.
Cette insertion ne peut passer que par l'emploi. Aussi, pour prendre ce virage, il aurait fallu, à l'heure où le Gouvernement supprime bon nombre d'emplois aidés, faire de l'insertion par l'économique le pivot des politiques d'insertion et de solidarité, plutôt que de les reléguer au sein de la mission « Travail et emploi », qui ne connaît pas cette année de revalorisation significative – en tout cas, pas à la hauteur des enjeux.
Pourtant les entreprises d'insertion par l'économique apportent des réponses pertinentes. Elles fonctionnent, elles agissent, grâce à leur socle économique et leur carnet de commandes. Elles ont besoin de reconnaissance et d'un soutien plus important de leur activité économique, car leur utilité sociale va au-delà de l'emploi : elles redonnent en effet un projet de vie dans la société à des personnes qui en sont éloignées, pour des raisons très diverses. Ce sont vraiment des acteurs du concret, de la réalité, qui offrent des postes en adéquation avec la demande du bassin d'emploi où ils oeuvrent.
Ma question est très simple, madame la ministre, madame la secrétaire d'État : puisqu'il est de bon ton de changer le monde, pourquoi ne pas faire de l'insertion par l'économique l'axe central de l'insertion par le travail ? Ce serait une mesure d'égalité des chances qui permettrait de mieux aborder le virage inclusif.