Dans ce moment de crise, nous devrions avoir un véritable débat de fond sur des questions qui sont tout sauf marginales. Nous arrivons à un sujet tout à fait emblématique de vos choix, de nos choix ; j'aimerais que nous puissions débattre sur le fond et que vous argumentiez.
Revenons à l'amendement. Le 26 mai, le Président de la République, Emmanuel Macron, a prétendu avoir exigé du constructeur Renault que « l'ensemble des salariés des sites de Maubeuge et Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir ». Il affirmait alors que l'accord concernant le prêt de 5 milliards d'euros garantis par l'État, promis au constructeur, « ne saurait être conclu avant que les négociations [entre le groupe, les syndicats et les élus locaux] n'aboutissent ». Le même jour, l'État français, actionnaire d'Air France, a voté en faveur du versement d'un bonus de 800 000 euros au directeur général de l'entreprise, malgré l'octroi d'un prêt garanti par l'État de 7 milliards d'euros et l'annonce d'un plan de départs volontaires.
Deux jours plus tard, nous apprenions la suppression de 5 000 postes chez Renault en France, de 15 000 postes dans le monde, et la confirmation de l'octroi du fameux prêt ! Ce double discours est indécent et illustre une nouvelle fois la complaisance totale dont le Gouvernement a fait preuve à l'égard des grandes entreprises depuis le début de la crise.
Comme nous le demandions déjà dans un autre amendement pour les entreprises qui versent des dividendes, notre amendement tend donc à exclure du dispositif des aides financières de l'État les entreprises qui licencient dans une période de grande fragilité économique et sociale.