Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, vous vous fixez pour objectif d'augmenter le pouvoir d'achat des Français en revalorisant les dispositifs d'incitation au travail. C'est a priori une bonne idée, tant il est urgent de se pencher sur le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes.
La situation des personnes atteintes de handicap avait retenu l'attention du Gouvernement puisqu'il s'était engagé, le 20 septembre dernier, à procéder à deux revalorisations exceptionnelles de l'AAH : d'abord en novembre 2018, puis en novembre 2019. Grâce à celles-ci, le montant mensuel à taux plein de l'allocation devait s'élever à 900 euros à la fin de l'année 2019. Quelle surprise et quelle déception lorsqu'on s'aperçoit que deux mesures remettent en question ces revalorisations ! Il y a quelques semaines, ce sont les allocataires en couple qui étaient pénalisés. Aujourd'hui, vous supprimez la prime d'activité pour les pensionnés d'invalidité titulaires d'un emploi et les titulaires d'une rente AT-MP exerçant une activité professionnelle – 230 000 personnes sont potentiellement concernées. Chaque fois, vous utilisez la même méthode : on annonce d'abord une hausse collective des allocations, puis une ou deux exceptions. Pour de nombreuses personnes en situation de handicap, le gain de pouvoir d'achat ne sera finalement qu'anecdotique.
Le 16 octobre, le Conseil national consultatif des personnes handicapées rappelait que les ressources sont au coeur des préoccupations quotidiennes des personnes en situation de handicap et de leur famille, car le handicap expose à la pauvreté et à un bas niveau de vie. Les personnes handicapées méritent mieux que des effets d'annonce. Montrons-leur qu'elles comptent vraiment à nos yeux !