Au coeur de la crise, votre grande innovation consiste à revenir aux contrats d'insertion. Le paradigme de l'ancien monde n'aura jamais cessé d'inspirer toutes les réformes gouvernementales… Ainsi, au titre de son ambition écologique proclamée, le gouvernement précédent a patiemment oeuvré à la démolition de notre système ferroviaire, au mépris des enjeux climatiques. Devons-nous désormais croire des promesses dont l'inanité est historiquement avérée ? L'acte III signera-il enfin l'arrêt de mort de la privatisation des aéroports, du démantèlement d'EDF et, plus généralement, de l'ensemble des outils publics indispensables à la conduite d'une politique cohérente et ambitieuse de lutte contre le réchauffement climatique ?
Avoir des « jours heureux », aujourd'hui, c'est impérativement prendre soin de la planète. La politique budgétaire menée depuis des années, et que la crise du covid-19 n'a pas infléchie, laisse plus que songeur sur les chances de réussite de la « reconstruction écologique » que le Président de la République appelle de ses voeux.
Acte II ou III, ce ne sont que des faux départs : en réalité, le Président de la République ne sait pas, ne veut pas, ne peut pas rompre avec l'idéologie du tout libéral ni avec la sacro-sainte compétitivité. Il lui en coûte trop de renoncer au monde d'hier. Alors que la crise sanitaire que nous traversons a rappelé combien notre système public de santé est un atout précieux et qu'elle a aussi révélé ses failles, entretenues par des années d'austérité et de politiques libérales, vous persévérez dans une voie périlleuse. Nos professionnels de santé n'ont pourtant eu de cesse, et nous avec eux, d'alerter, mais en vain, les gouvernements successifs sur les dégâts de la réforme de la tarification à l'acte dont vous avez été, monsieur le Premier ministre, l'un des principaux promoteurs.
Quelques mois avant le déclenchement de la crise, le Président de la République avait même expliqué aux professionnels de santé qu'il n'avait pas de baguette magique. Il n'a pourtant pas hésité à leur demander d'en utiliser une pour faire face à la déferlante du coronavirus. Privés de masques, …