Monsieur l'envoyé spécial, je voudrais saluer votre travail et votre persévérance. Vous avez su persévérer là où d'autres ont peut-être jeté l'éponge et votre rôle devient encore plus important à un moment où le conflit armé, à proprement parler, touche à sa fin.
Nous assistons à la consolidation de la présence des restes de Daech dans la moyenne vallée de l'Euphrate, autour de Deir ez-Zor. C'est même parfois un peu cynique puisque les derniers combattants de Daech dans la Bekaa, au nord du Liban, ont été envoyés par bus jusqu'à Deir ez-Zor. Nous en arrivons à un stade où les forces soutenues par le régime et les Russes, d'un côté, et les forces occidentales, de l'autre, vont s'intéresser au contrôle de champs pétrolifères et gaziers. Une fois Daech éliminé, ils n'auront plus de prétexte pour se disputer. L'ONU devra alors prendre toute sa place pour éviter que ce conflit ne se transforme en un partage de ressources. Qu'allez-vous faire, quel processus d'intégration va-t-on enclencher pour tous les civils qui accompagnaient Daech ?
Ma deuxième question porte sur un sujet qui me tient à coeur : les couloirs humanitaires et l'accès des soignants, la protection des soignants partout sur le territoire syrien. Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à un regain de frappes aériennes sur plusieurs hôpitaux autour d'Idlib, de Hamah, du malheureusement célèbre Khan Cheikhoun. Que peut-on faire pour assurer la protection des soignants partout où ils se trouvent ? Alors qu'une partition se profile à l'horizon, nous avons un souci : certaines organisations non gouvernementales (ONG) interviennent via la Turquie et elles ne pourront pas forcément retourner du côté kurde. Comment les Nations Unies pourraient-elles assurer au mieux la sécurité des soignants où qu'ils se trouvent ? Tout civil et tout soignant doit être respecté dans un conflit.