D'où ma question : je regrette qu'il ne s'agisse plus d'un groupe d'amitié.
J'en viens à ma deuxième question. Je souscris à l'avis de Claude Goasguen sur nos errements non pas seulement depuis cinq ans mais depuis dix ans – rappelons en effet que c'est la diplomatie de Nicolas Sarkozy qui a fermé l'ambassade de France et le lycée français à Damas, suite à quoi la diplomatie de François Hollande a adopté une position très ferme qui nous a clos toutes les portes. Je me suis rendu en Syrie il y a deux ans lors d'un voyage que l'on pourrait qualifier de « corsaire », et je m'y trouvais le jour où ont eu lieu les premières frappes françaises.
Qu'en est-il de la réconciliation entre Syriens ? Il y a certes des communautés, mais aussi des gens qui ont un fort sentiment patriotique d'appartenance à un pays qui s'appelle la Syrie. Deux camps s'opposent, les fidèles du régime et les rebelles, mais un élément me fait penser qu'une réconciliation est possible. Il relève de la symbolique et la France y participe beaucoup, puisque sa présence culturelle en Syrie demeure importante, une grande partie des cadres culturels syriens ayant été formés à Paris en particulier dans le domaine de l'archéologie – le directeur du musée de Damas par exemple, que j'ai eu l'occasion de rencontrer, a été formé à Paris. Or, en pleine guerre, il s'est produit une collaboration exceptionnelle entre les rebelles et les fidèles du régime pour sauver les trésors archéologiques. Cela témoigne déjà du fait qu'une réconciliation est possible au-delà de la situation et des différences actuelles. Ce petit symbole culturel me semble porteur d'espoir. Quel est votre sentiment sur une potentielle réconciliation dans les années qui viennent ?