… contre vingt-neuf auparavant ; à peine 294 MICAS, contre 450 assignations à résidence pendant l'état d'urgence. Nous avons donc affaibli notre degré de protection.
Nous avons tendance à l'oublier, la menace terroriste perdure ; le virus ne l'a pas dissipée. Nous constatons les avancées des islamistes dans nos quartiers, des attentats terroristes à bas bruit. On n'en parle presque plus, mais ils rappellent que la menace reste présente partout, sachant qu'elle va se renforcer encore avec les sorties de prison terriblement préoccupantes que j'ai évoquées.
Compte tenu de la gravité de la menace, tout en vous répétant que je voterai ce projet de loi, tout comme l'ensemble du groupe Les Républicains, j'appelle de mes voeux une grande loi contre le terrorisme qui rompe avec une forme de naïveté. À cette fin, une réforme constitutionnelle serait effectivement nécessaire. Eh bien, ayons le courage qui s'impose ! Ayons le courage de mettre en place la rétention administrative ! C'est une mesure que nous avions soutenue ensemble, monsieur le ministre, aux côtés de Nicolas Sarkozy. En 2016, lors de la primaire de la droite – vous étiez alors son directeur de campagne – , nous avions plaidé, vous et moi, pour la tenue d'un référendum sur le sujet. Vous aviez à l'époque des convictions fortes, et je sais que vous les avez toujours, concernant la rétention de sûreté pour ceux qui sortent de prison et constituent une menace. Il s'agit non pas d'infliger une peine, comme l'a dit hier le garde des sceaux, mais d'appliquer un principe de précaution. Il faudra prendre de telles mesures si nous voulons vraiment protéger notre société.
Il faudra aussi avoir le courage d'expulser ceux qui sont venus en France depuis l'étranger, ne sont pas français et représentent une menace. Je pense aux 4 000 personnes de nationalité étrangère inscrites au FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Ce chiffre – Mme la présidente de la commission des lois s'en souvient – nous avait été donné par Mme Belloubet. Je regrette que mon amendement qui visait à expulser ces personnes ait été déclaré irrecevable. J'avoue d'ailleurs ne pas comprendre pourquoi il l'a été.