Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du lundi 27 juillet 2020 à 16h00
Mesures de sureté à l'encontre des auteurs d'infractions terroristes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Attention aux débats piégés, dans lesquels chaque mot est extrêmement sensible ! Monsieur le garde des sceaux, vous qui êtes pourtant un professionnel du verbe, vous avez donné le ton dans votre conclusion : quiconque critiquera la proposition de loi sera sans doute de ceux qui, demain, profiteront de l'occasion pour accuser les autres de laxisme et dire qu'on n'en a pas fait assez. Pourtant, je vous connais, nous vous connaissons. En huit ans, plus de dix lois antiterroristes ont été adoptées, qui, chaque fois, entendaient régler définitivement la question et mettre un terme au prétendu laxisme à l'origine des drames que nous avons vécus.

Le débat, je le disais, est piégé. La France insoumise sera bien entendu toujours du côté des mesures qui combattent efficacement les crimes terroristes, le fanatisme qui tue et cette partie de notre population qui, disons-le clairement, cède à un islamisme radical qui, nous le savons, tue parfois. Beaucoup de nos concitoyens sont tombés, y compris des amis : des amis politiques, des amis tout court.

De ce point de vue, nous avons, comme tous, je crois, la volonté d'agir, mais d'agir efficacement et sans céder, je le répète, à la tentation collective d'une nouvelle loi à chaque mandature, chaque équipe ou chaque année, non par souci d'efficacité dans la lutte contre le terrorisme, mais pour donner des gages à l'opinion publique en lui laissant entendre que l'on prend des mesures fermes, contrairement à ses prédécesseurs, que l'on a tiré les leçons du passé et que l'on sera pas responsable des futurs crimes qui pourraient avoir lieu. Or nous savons très bien qu'une telle politique ne mène à rien ; en vérité, elle n'est même ni respectueuse ni digne des préoccupations et des angoisses des Français.

Je dirai les choses simplement – elles ont d'ailleurs déjà été dites par plusieurs orateurs avant moi. Je connais Éric Diard – je ne sais pas s'il est encore là – pour la précision de ses propos ; c'est un trait qui le caractérise. Il n'a pas tort d'affirmer que les prisons sont devenues des incubateurs et que des personnes incarcérées, pour des crimes terroristes ou autres, en sortent endurcies. C'est tout le débat ! Ne pouvons-nous pas enfin traiter le problème de la dégradation des conditions de détention, qui conduit des personnes incarcérées, ayant été condamnées pour des crimes, à ressortir encore plus dangereuses ? C'est là que se situe le problème !

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