Je veux dire en quelques mots pourquoi je ne voterai pas cette motion de rejet préalable.
Nous avons longuement débattu, en première lecture, en commission spéciale, et, malgré des points de vue parfois divergents, nous avons toujours veillé à nous respecter, à nous écouter et à ne pas employer de mots blessants.
Je regrette que des propos blessants pour de nombreuses familles aient été tenus lors de la défense de la motion de rejet préalable. Je pense à toutes ces femmes qui attendent l'adoption de ce projet de loi depuis plus d'un an pour mener à bien leur projet parental, et à toutes ces familles qui doivent se rendre à l'étranger pour y parvenir. Je me dis qu'il est temps et même urgent que le législateur prenne ses responsabilités et qu'il légifère pour leur accorder les droits que comporte le projet de loi.
Il existe aujourd'hui une véritable rupture d'égalité entre les femmes et les couples qui peuvent partir à l'étranger et ceux qui ne le peuvent pas. Notre assemblée doit donc se poser des questions. Respect et dignité doivent rester des maîtres mots, mais nous devons mener certains débats difficiles – les ministres ont évoqué un certain nombre de points sur lesquels nous discuterons. Pour ma part, je veux en débattre. Je sais que nous aurons des divergences, mais il est temps d'avancer dans la sérénité. Les Français attendent de notre assemblée qu'elle débatte sereinement et ils comptent sur les députés pour se prononcer en leur âme et conscience. C'est pourquoi je ne voterai pas la présente motion.