Personne, madame la ministre, sur aucun banc de cet hémicycle, ne conteste à une femme seule, à un couple de femmes, à un homme seul, ni à un couple d'hommes, la possibilité de fonder une famille, ni la volonté d'élever un enfant dans l'amour préconisé par le rapporteur. C'est cela, la parentalité. Vous passez la plus grande partie de vos explications et de votre temps de parole à dire que la parentalité, bien que différente d'une famille à l'autre, peut s'exercer parfaitement bien quelle que soit sa forme. Personne ne le conteste. L'adoption permet pour tous un tel projet.
Ce que vous voulez autoriser, la procréation, est bien différent dès lors que les personnes concernées n'en sont pas biologiquement capables. Ainsi, vous n'ouvrez pas un droit nouveau, celui de créer une famille : il existe déjà. Vous faites droit à une attente militante, exprimée par une catégorie de personnes qui ne se satisfont pas de pouvoir être parents, comme ils le peuvent déjà, et veulent recourir à la procréation médicalement assistée. Le prix en est la rupture du lien avec l'infertilité, qui fut au fondement de cette technique médicale…