Mais cet amendement vise à marquer que nous parlons ici d'un couple de deux personnes ; car non, ce n'est pas toujours le cas ! Tapez dans la fenêtre de recherche de Google « couple à trois » et vous aurez de nombreuses réponses… C'est possible, c'est quelque chose qui existe.
Je prendrai ici l'exemple du site familles-lgbt, sur lequel on lit, à propos du trouple, c'est-à-dire d'un groupe de trois personnes menant une vie commune : « La loi française ne prévoit rien concernant les trouples. Le mot "trouple" est même inconnu du vocabulaire législatif français. »
« Les unions à plus de deux personnes ne sont pourtant pas inconnues à l'étranger. » Et l'on sait, monsieur le ministre, que vous allez souvent chercher des exemples étrangers pour justifier vos choix éthiques… « Aux Pays-Bas, l'union civile entre trois personnes est reconnue depuis 2005. En Colombie, les unions à trois étant traditionnellement reconnues, le mariage à trois personnes est possible depuis 2017. »
« La polygamie est également possible dans certains pays musulmans, tels que les Émirats arabes unis. » Ce n'est pas moi qui le dis, encore une fois, je ne fais que lire le site familles-lgbt… « Cependant, cette forme d'union plurielle est différente du trouple, car elle est autorisée uniquement pour les hommes, les femmes n'ayant pas de lien direct entre elles. Il ne s'agit donc pas d'un rapport symétrique comme celui existant entre les membres d'un trouple. » Il s'agit bien là de nuances. « En France, les trouples sont actuellement discriminés par la loi », etc.
Répondez-nous, au lieu de fuir l'Assemblée nationale comme vous l'avez fait hier soir : puisque vous souhaitez fonder la filiation sur l'amour et sur la volonté de chacun, sans l'enraciner en rien dans une réalité corporelle, comment allez-vous interdire à trois personnes qui s'aiment de dire qu'ils souhaitent devenir parents ?
C'est un sujet important : nous devons dire à nos compatriotes que nous sommes en train de créer une législation qui amènera inéluctablement trois, quatre ou cinq personnes à demander à être parents, au nom du fait qu'ils sont capables d'aimer. Quatre papas, trois mamans… Tout est ouvert dès lors que vous ne fondez pas la filiation, la parenté – deux notions synonymes, contrairement à ce que l'on a pu entendre – sur l'altérité sexuelle, qui est une réalité objective des corps.