C'est en effet dès le départ que le donneur exprime son consentement éclairé, dont il connaît toutes les conséquences qu'il aura dix-huit ans plus tard. Au moment où l'enfant issu de l'AMP devient majeur, le donneur n'est donc pas pris par surprise.
Il est vrai qu'on a constaté, dans plusieurs pays, une baisse du nombre de dons. Mais, passé un premier moment, les dons reprennent. Le profil des donneurs évolue aussi, mais cela n'a jamais entraîné, à l'étranger, la pénurie que vous laissez entendre.
D'un point de vue collectif, votre proposition pose en effet un problème d'égalité considérable, puisqu'elle revient à organiser une rupture d'égalité entre les enfants. Mais plaçons-nous à un niveau individuel. Lors des précédents débats, vous avez beaucoup parlé de l'intérêt de l'enfant – et je vous en remercie, même si nous n'arrivions pas forcément aux mêmes conclusions. Eh bien, du point de vue de l'enfant, c'est un supplice chinois qu'on organise là ! On va d'abord lui répéter que, quand il aura 18 ans, il pourra avoir accès à ses origines, connaître ce récit important pour la construction d'une identité, mais qu'il ne le pourra peut-être pas. L'enfant va donc se développer, grandir, à 18 ans il va prendre l'initiative d'avoir accès à ses origines, parce qu'il en ressent le besoin, et on va lui claquer la porte au nez : alors qu'il aura espéré pendant des années pouvoir disposer de cette pièce manquante dans son récit, on la lui refusera !
D'un point de vue collectif au regard de l'égalité, d'un point de vue individuel au regard du développement et de l'épanouissement de l'enfant, le Gouvernement est défavorable à ces amendements.
Le 12/08/2020 à 22:31, Laïc1 a dit :
Quelle terrible inégalité entre les enfants qui ont le droit de connaître leurs origines, et ceux qui n'y ont pas droit...
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