Quiconque réside en Guyane, où circulent le virus Zika ou celui de la fièvre jaune, est évincé du don à vie. Il ne s'agit pas là d'un jugement moral ou d'un jugement de valeur portant sur des pratiques ou sur une sexualité, mais d'un sur-risque statistique estimé.
Dans un pays qui, je le rappelle, a été profondément marqué, l'Établissement français du sang a été fondé sur la notion de sécurité sanitaire. C'est son principe même, son essence, sa raison d'être, que d'assurer, de promouvoir, de garantir par tous les moyens la sécurité des donneurs et celle des receveurs. Ainsi est-il amené à nous faire des propositions, en lien avec la direction générale de la santé, pour faire évoluer les critères lorsque ceux-ci semblent excessifs, désuets ou devenus inutiles. Mais, lorsque ce n'est pas le cas, l'Établissement nous dit qu'il a besoin de temps pour conduire sa réflexion, pour avancer. Il est essentiel de le rappeler.
Donner son sang n'est pas un droit – ne soyez pas choqués par cette formule – c'est un acte de générosité et d'altruisme.