J'entends vos propos, monsieur le ministre, mais vous ne m'avez pas convaincue.
Nous sommes à la veille du fameux week-end de chassé-croisé des vacances. Dans quelques jours, l'Établissement français du sang annoncera manquer cruellement de sang à la suite des accidents de la route. J'invite donc les gens qui le peuvent et qui ne sont pas évincés à donner leur sang.
La politique de santé publique souffre d'un gros problème : il faudrait faire davantage de prévention, mettre l'accent sur les protections et les préservatifs, qu'il conviendrait de rendre gratuits – mais cette idée est difficile à faire entendre ici.
Si l'on interdit aux HSH de donner leur sang lorsqu'ils ont eu une relation sexuelle au cours des quatre mois précédents, alors il faut l'interdire à toute personne dans le même cas. Plus personne ne donnera son sang, et vous verrez qu'on changera vite d'avis sur ces bancs ! Très rapidement, on n'aura plus de sang pour soigner les gens et on cherchera une autre solution. De plus, on incite les gens à mentir pour pouvoir donner leur sang.
Nous disons régulièrement que l'on manque de donneurs ; nous entendons, chaque mois, les appels au don. Dans quelques jours, après le week-end de chassé-croisé, ces appels vont se multiplier. Pourtant, on va refuser à des gens la possibilité de donner leur sang. Je ne comprends pas !
J'en viens à la question du danger. Chaque poche de sang est-elle testée ? Oui. Le donneur est-il contacté si son sang présente un problème ? Oui. Le sang sera-t-il utilisé s'il est contaminé ou présente le moindre problème ? Non. Dès lors, où est la difficulté ? Vous dites que la fenêtre sérologique est de sept à dix jours ; réduisons le délai d'éviction à sept ou dix jours, et ce, pour tout le monde.