Monsieur le ministre, vous avez cité plusieurs pays qui interdisent aux HSH de donner leur sang, pour justifier que la France les exclut lorsqu'ils ont eu une relation sexuelle dans les quatre mois précédant le don. La belle affaire ! Lorsque je m'intéresse à ce qui se fait à l'étranger, j'essaie de regarder les bonnes pratiques ; je ne me glorifie pas, pour maintenir nos propres pratiques, de celles qui sont moins bonnes !
La question est la suivante : le risque sanitaire sera-t-il plus élevé si l'on met fin à la discrimination affectant les HSH en matière de don du sang ? Je veux bien attendre les résultats d'études complémentaires, mais plusieurs ont déjà été menées. Santé publique France explique ainsi que, si l'on ouvre le don du sang aux HSH, le risque résiduel sera moins élevé qu'il ne l'était au cours de la période 2014-2018. Il n'y a donc pas de difficulté du point de vue factuel, scientifique, médical.
L'enjeu est aussi celui du signal – ne méprisez pas cette approche. En sortant de l'hémicycle, il faudra expliquer pourquoi la représentation nationale a rétabli une discrimination qu'elle avait supprimée il y a quelques semaines en commission. Il faudra expliquer pourquoi, lorsqu'un homme remplit le questionnaire en ligne de l'Établissement français du sang, la démarche prend fin – je viens de le vérifier – dès lors qu'il répond « oui » à la question « Avez-vous eu une relation sexuelle avec un homme dans les quatre derniers mois ? » Il est alors indiqué : « Vous ne pouvez pas donner votre sang si vous avez eu une relation sexuelle, même protégée, avec un homme au cours des quatre derniers mois. » Même protégée !
Le 16/08/2020 à 07:39, Laïc1 a dit :
Si j'ai bien compris le débat, il faudrait ramener le délai à une vingtaine de jours :10 jours pour la fenêtre sérologique, et 10 jours en plus par précaution supplémentaire au cas où la fenêtre sérologique serait plus longue que prévue.
Sinon c'est en effet assez discriminatoire.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui