Une telle approche, monsieur le ministre, n'est en rien préventive ni médicale. Tout ce qu'on cherche à savoir, c'est si le candidat au don a eu une relation sexuelle avec un autre homme. On peut qualifier cela comme on voudra ; pour ma part, je ne vois qu'une seule qualification possible : il s'agit d'une discrimination empêchant de faire un geste altruiste, et celle-ci ne se justifie ni scientifiquement ni moralement.
Peut-être serez-vous nombreux à voter l'amendement du Gouvernement, mes chers collègues, ne serait-ce que pour obéir à l'injonction du Premier ministre – et je sais, monsieur le ministre, que votre situation n'est pas facile – de revenir au prétendu équilibre du texte adopté en première lecture. Ayez cependant conscience, d'une part que cela ne favorisera pas le maintien à un niveau satisfaisant des réserves de sang destinées à traiter nos malades, d'autre part que nous réintroduirons ainsi une stigmatisation en raison de l'orientation sexuelle, infondée sur le plan scientifique. C'est pourquoi je vous incite très vivement à repousser cet amendement.