Nous évoquons deux choses très différentes. Les gastruloïdes sont un type d'organoïde. Je parle sous le contrôle d'autres spécialistes présents dans l'hémicycle, il s'agit d'une très grande avancée. Cela nécessite un peu d'imagination, car c'est en trois dimensions et on opère dans des boîtes de culture très particulières, mais on peut ainsi créer des morceaux d'organe. Cela peut être des morceaux de poumons – je crois que j'avais mentionné cet exemple – , lesquels sont d'ailleurs actuellement utilisés comme modèles dans la recherche sur le covid-19, afin de voir comment nous pourrions interférer avec cette infection. Les gastruloïdes participent de ce modèle et ne peuvent en aucune manière créer un embryon.
Quant à l'édition de génomes, permise par le système CRISPR-Cas9, auquel vous faites allusion, il s'agit de quelque chose de complètement différent et dont le principe d'utilisation est très clair. Il a été transcendé une fois, en Chine, sur des embryons, et non sur des gastruloïdes, ce qui n'a donc rien à voir. Cette pratique est interdite dans notre pays et dans le reste du monde, y compris en Chine d'ailleurs, si j'en crois ce qui est advenu du chercheur responsable, pour qui les choses se sont mal passées par la suite…
Il n'y aura pas d'édition de génome, ni d'introduction de mutation dans le génome, ni, comme nous nous intéressons ici à l'espèce humaine, de réintégration de quelque embryon que ce soit dans le corps de la femme : tout cela est rigoureusement interdit.