Ce débat est profond, utile, important. Chacun, ici, respecte la parole de l'autre ; je ne voudrais pas qu'hors de ces murs il soit caricaturalement réduit à un débat entre ceux qui défendraient le tri des embryons et souhaiteraient empêcher la naissance d'enfants trisomiques, et ceux qui accepteraient le mystère de la vie même quand celle-ci nous apporte le différent, qui est aussi une chance.
Aucun parlementaire ne souhaite conduire la représentation nationale et notre pays à empêcher que n'existent des enfants différents, des Français différents, des familles différentes. De même, personne ici ne veut échapper au mystère de la vie.
Mais pour accepter celui-ci, encore faut-il qu'il y ait de la vie. Philippe Berta l'a très bien dit. L'objectif de la démarche scientifique était la possibilité d'implanter des embryons viables. Si nous étions sûrs de pouvoir, dans le cadre d'un DPI, rechercher le viable sans pour autant exclure le différent, nous le choisirions dès aujourd'hui. Mais nous n'avons pas de certitude scientifique à cet égard, car nos recherches ne sont pas suffisamment avancées pour cela. Nous ne pouvons donc pas sécuriser juridiquement la possibilité d'un diagnostic préimplantatoire qui renforce les chances de vie sans porter atteinte à celle d'avoir des enfants différents.
Dans ces conditions, le chemin d'équilibre proposé par le Gouvernement est le bon. Faisons progresser nos certitudes scientifiques, rendons-nous capables, d'ici quelques mois ou quelques années, de définir un DPI éthique. Nous ferons alors se rejoindre science et conscience.