Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du vendredi 31 juillet 2020 à 21h30
Bioéthique — Explications de vote personnelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Il convient de faire le bilan de cette deuxième lecture. Sur le fond, deux visions se sont affrontées, toutes deux cohérentes et respectables : l'une se fonde sur la volonté de l'individu quand l'autre s'appuie sur des réalités objectives, notamment corporelles. Nous défendons l'unité de la personne. Selon nous, la famille n'est pas quelque chose que l'on fabrique selon sa volonté, mais qu'on accueille ; d'autres la conçoivent dans une logique plus contractuelle. Ce qui compte, c'est que ces conceptions ont pu s'exprimer et s'affronter.

Je regrette néanmoins les conditions formelles du débat. Tout d'abord, ce sujet n'est pas la priorité de notre pays : nous sommes face à une recrudescence de la crise sanitaire ; la crise économique s'annonce terrible ; il est dommage de nous diviser – même, en l'occurrence, pour de bonnes raisons – alors que nous devrions nous rassembler pour viser la cohésion économique et sociale. La preuve du caractère secondaire du sujet : le Président de la République n'en a pas dit un mot dans son intervention télévisée du 14 juillet, pas plus que le nouveau Premier ministre dans sa déclaration de politique générale. On constate donc une sorte de silence honteux de l'exécutif sur la question.

Deuxième point : nous avons été davantage dans une opposition frontale que dans une logique de discussion, notamment à l'égard du Sénat. Ceux qui étaient là en 2011, lors de la révision des lois de bioéthique, se souviendront d'une volonté d'améliorer le texte au cours de la navette. Cette fois, on a évacué complètement les propositions du Sénat pour ne garder que les idées de la majorité à l'Assemblée. On peut regretter qu'il n'y ait pas eu cette recherche d'équilibre, chère à des collègues tels que Jean Leonetti ou Alain Claeys.

Côté Gouvernement, je remercie le secrétaire d'État, Adrien Taquet, qui a été présent durant de nombreuses heures et qui a tenu son rôle. En revanche, je regrette l'absence de ministres qui étaient là en première lecture : Agnès Buzyn qui, avec ses doutes mais aussi sa constance et son expertise, apportait beaucoup ; Nicole Belloubet, la garde des sceaux, pour son exigence. Les nouveaux ministres n'ont manifestement pas porté ce texte à la hauteur qu'il méritait.

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