Intervention de Brahim Hammouche

Séance en hémicycle du vendredi 31 juillet 2020 à 21h30
Bioéthique — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrahim Hammouche :

Au terme de la discussion en deuxième lecture de ce projet de loi de bioéthique, je tiens à nouveau à saluer l'engagement de tous les groupes sur ces enjeux, et je me réjouis de la qualité de nos débats.

Je tiens également à saluer les avancées contenues dans ce texte : l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes non mariées ; les progrès en matière de dons et de conservation de gamètes ; l'accès aux origines et le droit pour les personnes nées d'une PMA d'accéder à certaines données non identifiantes et à l'identité du donneur ; les nombreux progrès en matière de recherche et d'encadrement des pratiques plus respectueuses de principes éthiques communs de respect de l'intégrité et de la dignité de la personne.

Je pense à l'un de mes professeurs, Claude Huriet, néphrologue, qui fut à l'origine, en 1988, des premières lois de protection des personnes dans le cadre des recherches biomédicales.

Ces quelques sujets reflètent la variété de nos discussions sur ces lois bioéthiques. D'autres, qui restent en débat, nourriront les prochains textes : les diagnostics, notamment le DPI-A ; les tests génétiques ; les recherches sur les embryons.

Nous défendons une éthique où les doutes sont une force, où les avancées humanistes de la science sont d'autant plus légitimes qu'elles sont réelles et effectives, qu'elles soulagent la souffrance humaine, qu'elles décrivent l'homme et sa condition humaine et permettent de l'améliorer. Nous défendons une éthique où l'écoute des questions de sens nous a permis de tisser le sens de nos réponses.

Les possibilités offertes par la science questionnent notre rapport au monde, à nous-mêmes dans notre conscience personnelle, et aux autres dans notre éthique collective. Ces questionnements ne manqueront pas de se poursuivre.

Ces débats nous ont aussi permis de nous rendre compte de la vitesse incroyable à laquelle s'effectuent les découvertes scientifiques, ce qui implique que notre assemblée puisse sécuriser le plus possible ces évolutions dans leur extension en surface et en profondeur.

Dans ce contexte, il est nécessaire de revenir plus vite qu'auparavant sur ces thèmes, afin que notre pays reste parmi les premiers en la matière. Dans notre République, nous devons garder un modèle éthique à la française où tout ce qui est techniquement possible n'est pas éthiquement souhaitable.

En cette fin de débats, où nous avons abordé de vrais et beaux enjeux sur la nature, la culture, les espèces, l'homme et son être, je ne peux que citer ce grand penseur de l'éthique que fut Baruch Spinoza. Pour nous ouvrir des horizons d'espérance et de progrès, il écrivait : « Rien ne peut être plus conforme à la nature d'une chose que les individus de la même espèce, et conséquemment rien ne peut être plus utile à l'homme pour conserver son être et jouir de la vie raisonnable que l'homme lui-même quand la raison le conduit. »

Pour toutes ces raisons, conséquemment et en raison, les députés du groupe du Mouvement démocrate et apparentés soutiendront, dans leur grande majorité, ce projet de loi amendé, enrichi et approprié.

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