Il vise également à ce que soient prises par décret les dispositions dérogatoires spécifiques aux associations intermédiaires, afin de préserver la possibilité qui leur est offerte de proposer des parcours d'insertion plus longs, compte tenu des freins à l'emploi que rencontrent les personnes accompagnées.
Cette proposition émane, bien sûr, d'associations animant des structures d'insertion, mais elle est également nourrie de l'expérience que j'ai acquise sur le terrain. En effet, je mène actuellement une enquête sur les personnes en chômage de longue durée qui retrouvent un emploi, qui n'en retrouvent pas ou qui sont accompagnés par des entreprises d'insertion. Au cours des longs entretiens que j'ai eus avec ces personnes, j'ai constaté que, souvent, si elles ne retrouvaient pas d'emploi, ce n'était pas faute d'en avoir eu la possibilité – elles en cherchaient un sans le trouver – , mais parce que, surtout en cas de chômage de très longue durée, elles s'étaient éloignées de l'emploi.
Une période de deux ans d'accompagnement n'est donc pas toujours suffisante. En effet, il faut parfois un an pour commencer un tel parcours. Laisser à nouveau ces personnes livrées à elles-mêmes au bout de deux ans, lorsqu'elles se sont engagées dans la démarche de l'emploi, les ramène souvent chez elles et leur fait recommencer un parcours d'éloignement de l'emploi. Pour certains, la période de deux ans est suffisante et elles peuvent alors voler de leurs propres ailes mais, pour d'autres, ce n'est pas le cas.